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REYNOLDS ET LE MOTION DESIGN… EN 1985 !

REYNOLDS ET LE MOTION DESIGN… EN 1985 !

pubture culte

La vidéo publicitaire d’aujourd’hui ne jure que par le Motion Design, parce que c’est sympa, dynamique et surtout très tendance. Tendance oui, mais pas nouveau : en 1985 déjà, Reynolds s’essayait à l’animation image par image avec un spot historique qui a marqué le paysage publicitaire. Revenons sur cette pubture culte !

1985…

Dans le désordre : année d’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev, de l’affaire du Rainbow Warrior et du drame du Heysel ; mais aussi sortie sur les écrans de « Retour vers le futur » (« Back to the Future », pour les puristes).

Cette succincte présentation permettant par association (un peu lourde, certes) d’inaugurer cette rubrique et de faire un petit bond de 30 ans en arrière (j’arrondis, car on n’est pas à un an près et en plus c’est moi qui rédige, alors…).

Duel au sommet : INFORMATIQUE vs OGM

En 1985 donc, la réalisation publicitaire ne disposait pas encore des moyens techniques que l’on connaît aujourd’hui, les procédés restaient encore traditionnels, faits à la main ; bref, c’était le temps béni des OGM (Objets Gérés Manuellement). Cette constatation permet avec le recul des années (voire des décennies) d’apprécier d’autant plus graphiquement l’exploit ! Rappelons que l’informatique n’avait pas encore envahi les agences ou les studios et que APPLE venait à peine de sortir LA nouvelle génération d’ordinateurs de bureau qui allait révolutionner le (notre) monde… autant dire la préhistoire !

Et c’est dans ce contexte que Reynolds “inventa” sans le savoir le Motion Design dans la communication publicitaire.

Avant d’aller plus loin, je vous invite tout d’abord à découvrir ou redécouvrir le spot Reynolds :

Reynolds from Pierre Clément on Vimeo.

Le Motion Design, Créative Technologie ?

Le recours à l’animation image par image et le travail en perspective isométrique pour ce spot de 30 secondes nous font indéniablement penser au MOTION DESIGN d’aujourd’hui, mais nous montre surtout qu’un logiciel, tel qu’il soit, ne reste qu’un Outil au service de l’idée. Que sans une bonne narration graphique, la meilleure des histoires n’atteindra pas sa finalité. Comparativement bien sûr les effets techniques ne sont pas forcément au rendez-vous, mais l’objectif de raconter une petite histoire – avec un scénario sympa, un univers marqué, tout en respectant l’impératif commercial : promouvoir le produit – est plutôt réussi.

À l’époque ce petit film diffusé sur les petits (et grands) écrans a fait sensation. Le graphisme, les couleurs, l’exploitation même des personnages (plume, bille et feutre illustrés de façon très simple) ont rendu ce spot populaire. Il a également connu la reconnaissance de ses pairs, puisqu’il a obtenu la Minerve de l’animation la même année.

Un style épuré, riche de simplicité

Au niveau graphique, cette simplification du trait, le recours aux aplats, le style « néoclassique » inscrivent d’autant plus ce spot dans son époque. La ligne claire (issue de l’école belge de BD des années 50) était alors un courant graphique très répandu dans les années 80, courant duquel émergèrent des illustrateurs et auteurs de BD tel qu’Yves Chaland, Serge Clerc, Ted Benoit, Klaare Lijn ou encore Joost Swarte (inventeur de l’expression), dont les exemples ci-joints attestent une inspiration graphique plus qu’évidente.

Joost Swarte - Swarte Numbers
Joost Swarte – Swarte Numbers
Joost Swarte - 20 swartes mystery theater
Joost Swarte – 20 swartes mystery theater

Pitch et Packshot sont sur un stylo…

Concernant le pitch (ou scénario), ce dernier est assez simple puisqu’il s’agit de mettre en scène le produit (stylo plume, bille ou feutre) dans une espèce de jeux du cirque moderne (référence à la course de char antique) ; la bande-son contribuant également largement à cet univers. Le bestiaire associé est quant à lui plutôt déconcertant : des pingouins volants, des alligators !!?? (14e seconde)… mais on peut considérer qu’il permet ainsi de renforcer le côté décalé et ludique de l’histoire.

Cet esprit débridé est finalement très bien pensé puisqu’il amène de façon naturelle au packshot et à la signature du spot : Reynolds, les mots s’amusent !

À noter également la tonalité vocale utilisée sur cette signature, très orientée années 40/50, époque où les actualités radiodiffusées et la publicité naissante avaient une couleur sonore très identifiable. Un petit clin d’œil au passé de l‘époque !

Bonus caché

À la 19e seconde, un mot lisible apparaît à l’écran. Le trouverez-vous ?

Indice : synonyme de « cri de joie ».

Pierre Clément

Celluloïd de l’illustrateur Pierre Clément mis aux enchères

À très bientôt pour une nouvelle pubture culte !

Titre blog tonton fred.jpg

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