Facebook, Instagram, Twitter… Tout le monde ou presque utilise les réseaux sociaux (il reste encore quelques ermites du web, mais globalement…). C’est sympa, ça crée du lien, on peut avoir des nouvelles de notre pote de 6è B même si on ne lui parle plus depuis des lustres, ou encore créer des évènements en seulement quelques clics… Mais voilà, tout a un prix et il se pourrait que celui des réseaux sociaux soit notre vie privée. Mais est-on vraiment prêt à cela ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle et surtout, n’y a-t-il pas d’autres alternatives ? Eh bien si : lancé en octobre 2016 par le développeur allemand Eugene Rochko, le réseau social Mastondon commence à rallier massivement les utilisateurs désabusés en leur promettant plus de sécurité. Qui sont ces utilisateurs ? Mastodon a-t-il une chance de détrôner les géants en place ? Quel intérêt, quelles limites… on vous dit tout !
Le réseau social Mastodon adopté en masse par les français
Les initiés auront sûrement entendu parler de Mastodon – mais ce challenger est encore loin d’être connu du grand public. Et pourtant, le nouveau réseau social est arrivé sur le devant de la scène à pas de géant. Le réseau de microblogging compte déjà près de 800 000 inscriptions et connait une progression plus que fulgurante.
D’ailleurs (cocoricooooo), les français, appelés les « mastonautes » sont ceux ayant le plus participé à ce mouvement de masse.
On trouve dans Mastodon les mêmes fonctionnalités que sur Twitter et c’est pourquoi il est souvent comparé à celui-ci de par ses similitudes.
Un réseau social libre et décentralisé… ça change quoi concrètement ?
Les fonctionnalités de Mastodon n’ont rien de révolutionnaires, cependant la façon dont il a été programmé est bien différente des gros réseaux sociaux que sont Facebook, Twitter ou Instagram.
1) Téléchargement du logiciel Mastodon
Mastodon peut être téléchargé et installé sur un serveur par n’importe qui. Contrairement à Facebook et Twitter qui sont centralisés sur un serveur, ici on a une multitude de petits serveurs personnels appelés « instances Mastodon» que l’on peut créer, rejoindre et connecter ou non avec d’autres.
Par Exemple : @Martin@AxellesCom.fr (Martin sur l’instance “Axellescom.com”)
Chaque instance à ses propres règles qui sont fixées par les utilisateurs et uniquement par eux. En fait, le réseau appartient aux internautes et c’est en cela qu’il est différent !
2) Le système des instances : la parade au vol d’identité
Cette instance peut donc être privée (utilisateur unique) ou ouverte. En fait, le degré de privatisation est à paramétrer pour chaque instance. Pour mieux comprendre, c’est un peu comme si on avait une maison avec ou sans colocataires dans un quartier de plusieurs autres maisons. Selon votre configuration donc, les utilisateurs peuvent s’enregistrer chez vous, sur votre serveur sans avoir à demander et vise versa : Il n’y a pas de porte à ces maisons là.
3) Il n’y a pas de modération, pas de compte authentifié.
Résultat : Au lieu de centraliser toutes les données sur un serveur mère, les données de l’utilisateur sont hébergées où bon lui semble. Ce système permet de protéger sa vie privée en ayant un contrôle sur la diffusion de ses données, mais aussi sur le contenu diffusé puisque le réseau est en open source ce qui permet de mettre à jours toute publication de manière privée.
En fait, Mastodon est une sorte de Twitter, sans ses contraintes. Tout le monde peut héberger son propre Mastodon pour parler à Tous les utilisateurs ou non. Concrètement, c’est à chaque personne/instance de fixer ses règles : ouvert à tous ou privé, avec un public sélectionné.
Et l’interface ?
L’interface de Mastodon est similaire à celle de Tweedeck et ses colonnes :
L’interface de la page de Mastodon
La première colonne de gauche vous permet de communiquer et de procéder aux réglages du compte : Vous avez jusqu’à maximum 500 caractères pour poster un « pouet » avec les paramètres de confidentialité.
La deuxième colonne est la page d’accueil, comme une page d’actualité c‘est ici que vont défiler vos pouets ainsi que ceux des personnes que vous suivez.
Vient ensuite la colonne des notifications pour savoir qui vous « fav’ » (équivalent de like) et vous « boost », autrement dit partage.
Enfin vient la dernière colonne qui permet de switcher entre afficher le fil public local (ce qui se dit au sein de votre instance) ou le fil public global (Ce qui se dit sur Mastodon).
Et du coup, les limites du mastodonte ?
Un inconvénient de la décentralisation est qu’il faut des connaissances en informatique pour la maintenance du programme. De plus il faut du matériel performant si on veut maintenir les serveurs de bonne qualité. D’un côté, ça renforce le côté “VIP” de la communauté et de l’autre, ça peut en exclure certains, effrayé par la complexité ( comme ceux qui ne sont pas arrivés jusqu’à ce paragraphe de notre article).
D’un point de vue financier Mastodon est gratuit, il faut donc trouver un moyen de créer du revenu si on veut optimiser les serveurs.
Pour le moment, Mastodon attire surtout un public jugé comme étant « geek ». Le fait que le logiciel soit open source y est pour beaucoup. Après quelques jours d’utilisation, le réseau peut faire fuir les nouveaux membres qui pourraient le trouver pas assez intuitif.
Bref, le plus simple c’est d’essayer par vous-même… et de nous donner votre avis !